Ari Rossner

 
 
 

Si les photographies publicitaires sont régulièrement vouées à disparaître pour être remplacées puis oubliées, Ari Rossner choisit d’inscrire une sélection de ses propres images dans la durée. Ses photographies se distinguent par leurallure iconique et indémodable. Il les détourne de leur fonction initiale, en les réinscrivant sur des plaques d’imprimerie, mais brisant du même coup le chaîne de reproduction. Une mutation s’opère dans l’œil du photographe qui cherche à effacer un côté surfait pour n’en retenir qu’une sensation. Sur le métal vibrant qui n’est plus la matrice qui sert à transporter l’encre vers le papier, mais le support définitif de l’image, il libère son geste et par la même, une forte intention de déroger à la règle, revendiquant une part moins visible de l’image, plus secrète, comme une invitation à la dérive. La couleur, délogée de ses zones prédéterminées, vient envahir la surface de la plaque.[…] La photo n’est plus en train d’essayer de nous séduire. Ari Rossner nous invite à aller la chercher.