AD VITAM
SOPHIE SIGOREL
EXPosition du 28 février au 23 mars 2024
Exposition du fonds d’atelier, peinture et dessin
Oeuvres datées 2001 à 2016
L’exposition est visible tous les jours de 15h à 19h et sur rendez-vous
Une exposition réalistée en collaboration avec Claude Bouchardon
Prolonger l’instant
Les peintures de Sophie Sigorel sont les assemblages de diverses sensations qui s’incorporent patiemment dans la fluidité accélérée et colorée de ses sentiments. Jaillissent alors de furtives silhouettes qui remontent d’un magma souterrain, là où les mémoires échangent leurs histoires pour d’autres histoires, d’autres croisements infinis, proposant à nouveau mille poésies de décors et de situations. Elles interrogeront alors nos identités et leurs égarements souvent si loin de la vérité, où tel de tristes Pinocchio, nous errons dans les fausses lumières de la ville.
Sophie Sigorel était profondément spirituelle et son regard sur ce monde, lui donnait une gravité singulière sans pour autant lui faire perdre sa confiance absolue dans l’esprit de la vie.
Elle m’avait évoqué cette rencontre à Jérusalem où dans une chapelle un moine avait entouré ses mains, inondant son coeur d’une félicité inexprimable. Cet instant de grâce ne l'a plus jamais quitté et lui donnait cette conscience et confiance dans l’amour éternel. Pourtant beaucoup de ses œuvres transpirent de douleurs, de souffrances infinies.
Je me rappelle nos partages silencieux dans des expositions et des musées, comme lors de ces séjours à Madrid et à Vienne, où nous étions partis admirer les œuvres des grands maîtres. Cette visite du Prado reste l'un des moments les plus inoubliables que j'ai passés à tes côtés, lorsque j'ai écarquillé les yeux comme un enfant devant les Ménines, les nains de cour et ces mendiants devenus philosophes, Velasquez nous accueillait dans son royaume.
Et cet instant à Vienne, où j'avais découvert avant toi cette salle du musée des Beaux-Arts, qui présentait sur un même alignement deux autoportraits de Rembrandt vieillissant. Je savais que l'instant où tu serais face à eux une conversation s’établirait entre vous. Je me souviens avoir tenu ta main comme pour un monastère et suivais ton regard qui s’émerveillait. Je me suis retiré sans bruit car je ne voulais être l’intrus de vos dialogues secrets.
Ce dernier opus comme pour clore des volets de tristesse et ouvrir les portes à la Lumière.
Ad vitam.
Claude Bouchardon