HELENE FROMEN
LE FIL D'HELENE
Hélène trace les fils qui relient les hommes à leur destin. Quelques lignes de vie précises, mais jamais closes, autour des corps, à l'intérieur des visages, quelque part dans l'instant. Sans reprise, sans apprêt, sans remords. Tout se meut comme sur une scène : les sujets dansent dans un environnement seulement suggéré par les mouvements. Peu importe le labyrinthe. Le Minotaure est là qui rode, peut-être, dans un regard inquiet, dans un coin, invisible.
Et tout le monde s'en moque. Le fil des vies se croise rarement, chacun est comme Ariane, solitaire, in fine. Et pourtant rien n'est triste, rien n'est angoissant : tout est là tout simplement, sur le fil.
Mais au fil de l'eau : tout s'en va, impossible de figer cet instant des autres, qui passe, qui est passé, et qui était aussi le mien.
Minimal, pas minimaliste, le trait désigne la ligne de contact entre les vies singulières et la commune humanité. Quand la couleur explose, elle n'a pas de ligne, c'est une énergie, première, primaire, impensée.
Chaque œuvre est un instantané qui marquerait l'espace d'un mouvement et d'un son durables et discrets. Deux qualités dont nous avons, aujourd'hui, éperdument besoin.
Hélène Fromen vit et travaille à Paris. Née en 1971, elle a longtemps travaillé dans le numérique et les media. Elle pratique en ateliers collectifs le dessin d'après modèle vivant depuis 1991 : fusain, encres, acrylique, feutres. Multiplie les interventions en portraits sur le vif (Kinnernet, Who's Next). Réside régulièrement au 59 Rivoli.
Et s'interroge : "Que dessiner et comment garder la trace des vivants et des moments au temps des Stories Instagram ? Je cherche à retrouver l’idéal des photos polaroïds : cette simplicité de moyens pour un instantané suggestif."